Comment rendre les entreprises détenues par des Africain(es) plus résilientes et moins sujettes à l’échec, tel était le thème de l’un des ateliers organisés dans le cadre du programme de la Journée de l’Afrique à Dortmund les 24 et 25 mai dernier.
L'événement, organisé par AfricanTide Union, commémore la création de l'Organisation de l'unité africaine (maintenant l'Union africaine) le 25 mai 1963.
Clément Klutse, consultant en management basé à Hambourg, a présenté un exposé sur «La promotion et la professionnalisation des entreprises africaines en Allemagne».
Il a déclaré que le taux de faillite croissant parmi les entrepreneurs migrants avait rendu important le fait de se concentrer sur la façon dont ils géraient leurs affaires.
Klutse, fondateur de KMC - Klutse Management Consulting, a observé que les entreprises appartenant à des migrants ne planifient souvent pas correctement, raison pour laquelle elles échouent. Il a observé que les entrepreneur(es) africain(es) étaient particulièrement touchés par les problèmes typiques et que la plupart d'entre eux refusent même les conseils de professionnels, car ils ne les considérent pas comme importants. Il a déclaré qu'une telle attitude, qu’il a qualifié de "résistance au conseil", était dangereuse, car une petite erreur évitable pourrait être catastrophique pour leurs entreprises.
Klutse, titulaire d’un MBA de l’Université de Hambourg, a énuméré les erreurs souvent commises par les Africains, notamment:
- Absence d'étude de faisabilité adéquate démontrant qu'une entreprise est viable
- Connaissance insuffisante du secteur de l'entreprise
- Manque de financement adéquat
- Choix d´un mauvais emplacement
- Manque de personnel qualifié
- Mauvaise pratique de gestion
Klutse observe principalement parmi les restaurateurs un exemple de mauvaise pratique de gestion qui consiste à fixer des prix trop bas en pensant à tort que cela attirerait davantage de clients, même si le potentiel de clientélisme n’est pas très flexible. "Si votre prix est trop bas, vous ne pourrez jamais atteindre le seuil de rentabilité", a-t-il déclaré. "Vous devez soigneusement calculer vos prix."
Klutse, qui est également un homme politique communal à Hambourg et membre de la CDU, a déclaré qu'une entreprise est résiliente lorsqu'elle peut faire face à la concurrence et maîtriser des défis complexes sur le marché. «Les entrepreneurs doivent comprendre la nature des défis de leur entreprise pour pouvoir les anticiper et les maîtriser», a-t-il conseillé.
"Pensez toujours à l'avenir et apprenez à reconnaître les premiers signes de changement du marché."
Klutse, qui est l'organisateur de la «Nuit des entrepreneurs africains», un événement annuel qui se tient à Hambourg, a indiqué que les entrepreneurs africains et ceux qui envisageaient de créer une entreprise devraient rechercher des conseils professionnels, car ils ne pourraient que y gagner.
Klutse a déclaré que les changements démographiques en Allemagne, liés à la migration, offrent de nombreuses opportunités pour l'entrepreneuriat des migrants. Le consultant en gestion a toutefois convenu que les Africains, à l'instar des autres migrants, avaient souvent du mal à obtenir des prêts bancaires, ce qui obligeait certains à recourir à la levée de capitaux dans leurs pays d'origine.
Klutse est d'avis qu'un moyen de surmonter ce défi consistait à faire appel à des conseillers professionnels, car une banque ne consentirait pas de prêt sans un business plan bien préparé.
«Apprenez à demander conseil à un professionnel», a-t-il répété dans la conclusion de son exposé.
Environ 2% des 755 000 entreprises appartenant à des migrants en Allemagne appartiennent à des Africains, principalement actifs dans le commerce de détail (magasins), les services (salons de coiffure, salons de coiffure, agences de voyage, travaux manuels) et l’import-export (agences de transport, exportation de machines / équipements et importation de matières premières / produits agricoles).
Dans une deuxième présentation, Ibrahim Guèye a parlé de l’importance de la formation d’associations par des personnes qui font la même chose.
Guèye, journaliste et consultant en relations publiques basée à Düsseldorf, a déclaré que les associations étaient utiles car leurs membres pouvaient partager des idées et des expériences et aborder collectivement des défis et des problèmes communs.
Il a souligné la nécessité pour les entrepreneurs africains de former des associations. «Nous n'avons pas besoin de cent personnes pour former une association en Allemagne», a-t-il déclaré. "Sept personnes suffisent."
Les associations sont également utiles aux autres professionnels africains, a-t-il déclaré, révélant qu'il y avait plus de 7 000 médecins d'origine africaine en Allemagne. "Savez-vous qu'environ 5 000 ingénieurs camerounais travaillent en Allemagne?"
Guèye a conseillé aux Africains d’être actifs dans leurs associations professionnelles pour savoir comment ces organismes étaient organisés et gérés. Et ils devraient se faire un devoir d'assister aux événements allemands sur l'Afrique.
Guèye, qui a longtemps collaboré avec l'hebdomadaire économique allemand Wirtschaftswoche , a déclaré que les organisations professionnelles africaines pourraient offrir des services de conseil, organiser des conférences et des visites de groupe en Afrique, et encadrer / former de jeunes étudiants.
«Les Africains doivent apprendre à travailler ensemble», a-t-il conseillé.
AfricanTide Union, les organisateurs de l'événement, sont d'avis que les entrepreneurs africains prospères de la diaspora pourraient servir de passerelle vers l'Afrique et contribuer au développement économique du continent.
Femi Awoniyi, https://www.theafricancourier.de/
Mes remerciements à Femi Awoniyi et African Courier pour la rédaction de cet article
Contacts:
Clément Klutse, http://www.kmc-company.com/fr/
Ibrahim Guèye, www.sdg-partnership.com
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